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Vers la médiathèque 12.11.2012

Le Quotidien – Dix ans de bons et loyaux services

L’anniversaire de l’association luxembourgeoise a été l’occasion de revenir sur son combat pour offrir aux personnes handicapées des chiens d’assistance, dont les bienfaits et les talents sont pour le moins surprenants!

Redange
L’ASBL Rahna, qui promeut les chiens d’assistance, fête ses dix ans, ainsi qu’un très beau bilan.

“Comme cela arrive à tout le monde, il y a des jours où on a la flemme, où on se fait des soucis pour le futur… Urban me change les idées», témoigne Joël, qui partage chaque jour ce chien d’assistance avec sa femme, Andrea, également handicapée.
Un chien pour deux? «On pourrait nous reprocher d’exploiter notre pauvre chien, mais comme je suis syndicaliste, je veille à respecter le temps de travail d’Urban», sourit Joël, secrétaire syndical au département des travailleurs handicapés de l’OGBL.
Un témoignage tiré d’un très beau film réalisé par Bob Hardt, et présenté samedi au lycée Atert à Redange, à l’occasion des dix ans de Rahna. C’est en effet il y a 10 ans que Hervé Roth, alors délégué Handi’Chiens, a fondé l’association Rahna avec les familles d’accueil qu’il supervisait.

Le chien apprend près de 50 commandes

Depuis, l’activité d’éducation des chiots au sein de Rahna a cessé, et l’association se concentre actuellement sur le parrainage de chiens d’assistance adulte, spécialement éduqués par Handi’Chiens France, dont Marie-Claude Lebret est venue parler lors de cet anniversaire.

La fondatrice de cette association a raconté au public le parcours des chiens d’assistance : «On achète un petit chiot à l’âge de deux mois. Pas n’importe lesquels. On prend les chiots qui aiment la voix de l’homme, qui sont suffisamment curieux pour ramasser des objets… Pendant dix-huit mois, ils sont confiés à une famille d’accueil.»
Elle poursuit : «Les chiens sont socialisés pour qu’ils n’aient pas peur des lieux publics, des magasins, qu’ils apprennent le bruit, à se faire bousculer, mais qu’ils ne s’enfuient pas.» Car à l’autre bout de la laisse se trouve une personne handicapée qui pourrait se retrouver en fâcheuse posture. Le chien apprend ainsi une trentaine de commandes de base : assis, pas bouger, monte en voiture, etc. À l’issue de 16 mois de formation, les chiens d’assistance «diplômés» vont rejoindre un des centres de l’association pour parfaire leur éducation, et parvenir à mémoriser au final une cinquantaine de commandes! Et à 24 mois, les chiens qui ont passé toutes les étapes rencontrent enfin leur maître. Des maîtres qui, eux aussi, sont passés par un stage pour obtenir cette aide précieuse. Et «c’est un stage très difficile», précise Marie-Claude Lebret. Il est normal, après tout, que la personne handicapée apprenne elle aussi à vivre en symbiose avec son chien!

Ainsi, en dix ans, Rahna a réussi à parrainer 30 chiens d’assistance Handi’Chiens au Luxembourg. Des chiens qui aident des handicapés moteurs mais aussi mentaux.
Parallèlement, Rahna poursuit son travail de sensibilisation de l’opinion, mais aussi sur l’accessibilité des personnes handicapées aux lieux publics. À noter, enfin, que l’association se penche actuellement sur les nouvelles évolutions en matière de chiens d’assistance, comme les chiens pour malentendants, les chiens d’alerte pour personnes épileptiques ou diabétiques… Rendez-vous en 2022 pour en faire le bilan!

Romain Van Dyck, Le Quotidien